La vérité est dans les détails

Il y a quelques semaines, un récit très, très intéressant a été présenté dans l’émission QueQuiCom ?.

Il s’agit de l’histoire de la maladie du Beri-Beri, une maladie très répandue en Asie de l’Est durant une grande partie du XXe siècle.

Le plus curieux, c’est comment de petits changements peuvent entraîner de grandes altérations.

Laissez-moi vous raconter cette histoire.

En Asie de l’Est, leur alimentation reposait principalement sur le riz. Pendant l’industrialisation, les gens ont commencé à tomber malades du Beri-Beri. Personne ne savait pourquoi. Cela touchait principalement les personnes des classes populaires, avec peu de moyens.

On ne savait pas si c’était une maladie transmise par l’air, par contact ou par la nourriture… jusqu’au jour où un médecin commença à nourrir des poulets avec la même nourriture que celle consommée par les personnes malades… et ces poulets contractèrent également le Beri-Beri.

Il en conclut alors que la cause devait être la nourriture, plus précisément le riz. Peut-être contenait-il un contaminant ou une substance toxique le rendant nocif pour les personnes.

Pour s’assurer que la transmission se faisait par la nourriture, il divisa deux groupes de personnes en bonne santé : un groupe continua à manger du riz, et l’autre n’en consommait pas. Il s’avéra que le groupe mangeant du riz tombait malade, certains mouraient, tandis que le groupe ne consommant pas de riz restait à l’abri.

Il déplaça même les patients pour répéter le test et ainsi écarter la possibilité d’une contamination par l’environnement. Mais non… ceux qui mangeaient du riz continuaient à tomber malades… il était donc clair que le coupable était la nourriture.

Mais malgré toutes les analyses, ils ne trouvèrent aucun composant toxique ni explication quant à la contamination du riz, alors qu’il était l’aliment principal de ce peuple depuis des milliers d’années. Qu’est-ce qui avait changé ?

Jusqu’à ce qu’ils trouvent la solution.

Durant l’industrialisation, les machines permettaient, de manière très simple, de retirer l’enveloppe naturelle du riz, une enveloppe très riche en fibres. (En réalité, le riz n’est pas blanc, il possède ce que l’on appelle du son.)

Cela rendait le riz plus attrayant, plus facile à cuisiner et permettait une cuisson beaucoup plus rapide, et en peu de temps, tout le monde mangeait du riz blanc.

Mais il se trouve que le son du riz contenait des éléments, des vitamines essentielles pour un peuple qui ne mangeait que du riz… et, de plus, en retirant le son, on enlevait également un petit « cœur » du riz, qui renfermait de nombreux nutriments.

Si vous observez, le riz blanc classique ne se termine pas par une pointe arrondie, mais possède un petit trou à l’une des extrémités… c’est là que se trouvait ce « cœur » riche en nutriments qui disparaissait lors du retrait du son.

Une histoire curieuse, que je n’ai pas tardé à raconter aux enfants et qu’ils ont trouvée très amusante, car je les ai transformés en petits enquêteurs pour qu’ils découvrent par eux-mêmes la raison de la maladie. Puisqu’ils connaissaient déjà des histoires de marins tombant malades après avoir passé trop de temps sur un navire, sans bénéficier de toutes les vitamines nécessaires, ils en ont déduit la cause.

J’ai également profité de l’occasion pour expliquer l’obsession que semblent avoir les humains pour les aliments blancs… on blanchit le sucre pour qu’il ne tache pas, on blanchit la farine pour qu’elle ne tache pas… ainsi, d’une certaine manière, on retire également l’enveloppe naturelle pour le rendre plus beau, mais moins nourrissant…

Et puisque nous parlons de vitamines, voici une définition curieuse :

VITA-MINA = Minéral Vital